Valérie Hamelin-Boyer Présidente du CRE Grand Est ,Martial Schelcher Président du Conseil des Chevaux du Grand Est et Véronique Muller, référente équin pour la Chambre d’Agriculture, signent en commun un courrier à destination des préfets et des élus du Grand Est:

« Les annonces gouvernementales de ce mercredi 28 octobre mettent de nouveau en péril l’ensemble de la filière équine française, qui subit encore à ce jour les impacts économiques de la première vague de covid-19.

En cette période automnale, il est encore plus difficile pour les établissements équestres et les structures hébergeant des équidés d’assurer la santé physique de leurs pensionnaires en accord avec ce nouveau confinement :

En effet, la majorité des équidés de sport ou de loisir hébergés dans des structures professionnelles le sont en hébergement individuel. Or les équidés nécessitent des sorties quotidiennes pour éviter les pathologies et assurer leur bien-être. En dehors des questions d’accompagnement économique qui devront être traitées dans les prochains jours, il nous semble indispensable de pouvoir agir immédiatement sur la prise en compte du bien-être des 45 000 équidés de la Région Grand Est.

Contrairement au printemps dernier, les pâtures disponibles ayant résisté à la sécheresse ne peuvent fournir la nourriture indispensable pour les équidés. Par conséquent, les professionnels se doivent de sortir toute leur cavalerie chaque jour. Or l’économie de la filière est encore très fragile et les employeurs ne peuvent pas avoir recours au chômage partiel pour leur personnel devant assurer les soins et le bien-être des poneys et chevaux.

Lors du premier confinement, certains responsables de structures ont dû faire face à des menaces, de l’agressivité de la part des propriétaires inquiets de ne pas pouvoir voir leur animal, considéré bien souvent comme un membre de la famille. Depuis mars, l’atmosphère générale est fortement anxiogène et cette pression risque de se multiplier et de devenir difficilement gérable pour tous, venant s’ajouter à la surcharge de travail et aux pertes financières.

Face à cette impasse, Monsieur le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a autorisé le 29 octobre 2020 l’accès aux structures pour propriétaires des équidés hébergés.
Nous souhaitons également que les cavaliers titulaires d’un contrat de pension puissent également venir s’occuper des équidés.

La majorité des structures équestres génère son chiffre d’affaire grâce à l’enseignement de l’équitation. Suite aux premières mesures du confinement, les professionnels se retrouvent sans possibilité, avec des charges d’entretien irréductibles.
Nous souhaitons donc également que l’enseignement de l’équitation puisse être possible pour les mineurs, dans la limite de 6 personnes, comme le préconisait le gouvernement lors de la période du couvre-feu. L’équitation est un sport qui se pratique en extérieur ou la distance minimale entre deux cavaliers est de plusieurs mètres.

Malgré la reconduction du Fonds de Solidarité national, nous demandons la mise en place d’un dispositif de soutien supplémentaire pour les structures qui seraient privées de chiffres d’affaires et dont les charges d’entretien des équidés restent très élevées.

Ces mesures nous semblent indispensables pour aider la filière équine à survivre au confinement et ainsi préserver les 12 000 emplois que compte le Grand Est.
Nous restons personnellement à votre disposition et vous remercions par avance pour l’attention que vous voudrez bien accorder à la situation particulière des établissements équestres, exploitations agricoles et associations sportives. »

Nous attendons la réponse des préfets et des élus à ce courrier.
TOUTE L’ÉQUIPE DU CRE GRAND EST RESTE PLUS QUE JAMAIS MOBILISÉE.